Historique du Marché

Extraits traduits de « Moncton Markets: Lessons From the Past », bulletin d’information Dimensions, janvier 1984.

 

Auteur : Keith Wickens, ancien directeur du Musée de Moncton.

Il y a plus de cent ans, le 2 janvier 1884, le comité du conseil municipal responsable des édifices du marché présente ses plans pour la création du premier marché de la ville. On lance alors un appel d’offres et on adjuge un contrat de 20 000 $ au soumissionnaire le moins disant. On ne consulte pas d’architectes ni les membres du public. Il n’est donc pas surprenant que, six mois plus tard, le conseil demande au comité d’obtenir des plans d’architecture et un cahier des charges de M. Fairweather, un architecte néo-brunswickois de renom.

 

De plus, le conseil municipal demande au comité de tenir une réunion spéciale des contribuables afin d’obtenir leur avis. À la réunion, ces derniers demandent au conseil de construire un édifice en brique d’environ 160 pieds sur 60 pieds à un coût inférieur à 20 000 $. Le premier contrat contient au moins un chiffre comme point de départ. Le conseil demande au greffier de préparer une proposition conforme au souhait des contribuables présents à la réunion afin de permettre à la Ville de Moncton d’emprunter 20 000 $ pour construire un marché. De plus, la Ville demande au comité du marché de trouver un endroit approprié et d’obtenir le coût du terrain.

 

J. et C. Harris offrent de vendre sur la rue Main un terrain de 88 pieds sur 290 pieds au coût de 3 850 $. Moncton achète le terrain, et le conseil demande à M. Fairweather de fournir les plans et le cahier des charges d’un édifice de marché en brique de 60 pieds sur 150 pieds doté de deux entrées sur la rue Main au coût maximal de 21 000 $. On n’explique pas l’augmentation de mille dollars autorisée par les contribuables.

 

De plus, le conseil municipal demande au comité de tenir une réunion spéciale des contribuables afin d’obtenir leur avis. À la réunion, ces derniers demandent au conseil de construire un édifice en brique d’environ 160 pieds sur 60 pieds à un coût inférieur à 20 000 $. Le premier contrat contient au moins un chiffre comme point de départ. Le conseil demande au greffier de préparer une proposition conforme au souhait des contribuables présents à la réunion afin de permettre à la Ville de Moncton d’emprunter 20 000 $ pour construire un marché. De plus, la Ville demande au comité du marché de trouver un endroit approprié et d’obtenir le coût du terrain.

 

J. et C. Harris offrent de vendre sur la rue Main un terrain de 88 pieds sur 290 pieds au coût de 3 850 $. Moncton achète le terrain, et le conseil demande à M. Fairweather de fournir les plans et le cahier des charges d’un édifice de marché en brique de 60 pieds sur 150 pieds doté de deux entrées sur la rue Main au coût maximal de 21 000 $. On n’explique pas l’augmentation de mille dollars autorisée par les contribuables.

 

Le complexe porte le nom de City Building, ce qui démontre que la ville souhaite vivement obtenir le statut de cité qu’elle n’obtiendra finalement qu’en 1890. On lance un appel d’offres et on adjuge le contrat au soumissionnaire le moins disant, Peters and Leblanc, au coût de 16 995 $. De plus, le conseil précise que le marché doit être terminé pour le 1er décembre 1884 et le reste du complexe pour le 1er mai 1885.

 

Le nouveau marché n’est pas prêt pour le 1er décembre conformément au contrat, et les entrepreneurs refusent de permettre de l’utiliser. Il y a probablement de la friction, car la pénalité précisée dans le contrat est imposée, et quatre jours plus tard, le comité du marché en prend possession de force et ouvre le premier marché de Moncton le 6 décembre 1884. Par la suite, on termine le complexe qui comprend, à part le marché, une salle d’opéra au deuxième étage, l’hôtel de ville à l’arrière et une bibliothèque embryonnaire. Ouvert tous les jours, le marché comprend une boucherie, une poissonnerie et des étals pour la vente de viandes fraîches, de poisson, de volaille, de gibier sauvage ainsi que de fruits et légumes de la campagne. En 1890, un permis d’exploitation d’étal coûte 20 $ - ce qui n’est pas une somme modeste pour l’époque – et on impute des redevances supplémentaires de 2 à 5 sous par 100 livres de fruits et légumes et poisson, de 4 sous par carcasse de viande et de 1 sou par paire de volailles.

 

La cloche du City Building sert d’alarme incendie. Le 25 février 1914, la cloche ne sonne pas et le complexe entier est détruit par le feu.

 

Après le sinistre, le conseil municipal se réunit temporairement au YMCA, et le marché continue de fonctionner dans des locaux temporaires. La Ville loue le magasin Winter’s à 75 $/mois, et au printemps 1915, le marché déménage dans l’édifice Marven sur la rue West Market à 40 $/mois. Dans ces nouveaux locaux, il semble qu’on offrait un plus vaste assortiment de fruits et légumes et de produits, les circonstances d’exploitation étant assez semblables à celles d’aujourd’hui sous l’égide des Services communautaires.

 

Le conseil municipal ne tarde pas à chercher de nouveaux locaux et un nouvel emplacement et finit par acheter du terrain sur la rue East Market au coût de 14 150 $. Une fois de plus, on souhaite consulter les résidants et résidantes, la décision devant se prendre par vote secret. La province du Nouveau-Brunswick adopte même une loi dans le but de s’assurer que la décision se prenne de manière démocratique au moyen d’un plébiscite. Toute personne ayant le droit de voter à une élection du maire et des conseillers a le droit de voter au plébiscite qui doit avoir lieu le plus près possible de la même manière que les votes d’une élection annuelle du maire et des conseillers de la Ville de Moncton en vertu des dispositions des lois de la province du Nouveau-Brunswick. Le 3 août 1914, les contribuables à qui on avait offert le choix entre deux endroits votent en faveur du site du vieux marché, à raison de 591 votes pour et 282 votes contre.

 

Quatre jours plus tard, le comité du marché annonce qu’en raison de la guerre, il sera impossible de vendre des obligations pour construire le nouveau complexe, et on remet la construction à plus tard. En février 1915, sur les obligations de 178 000 $, on réserve 75 000 $ pour la construction d’un nouvel édifice municipal. Un comité du Trades and Labour Council est responsable de l’émission des obligations, 50 000 $ devant servir à la construction du nouvel édifice municipal et 25 000 $ à la construction d’un nouvel édifice de marché situés dans le même complexe.

 

Le 17 juin 1915, la Ville embauche l’architecte Albert Sincennes à un prix ne devant pas dépasser 3 000 $. Elle lance ensuite un appel d’offres et reçoit six offres. En septembre, elle accorde le malheureux contrat au soumissionnaire le moins disant, Tilman LeBlanc, au coût de 62 740 $, la part de 24 490 $ étant réservée à la construction du marché. En moins de neuf mois, les coûts de construction du complexe inachevé montent en flèche pour atteindre 70 622,51 $ avec une perte de 5 942,87 $ pour l’entrepreneur. Les services de Tilman Leblanc ne figurent pas dans ce montant car il travaille gratuitement. Le conseil refuse de payer la différence en vertu du contrat, et le comité du marché démissionne. La Ville demande au vérificateur municipal et à l’ingénieur municipal d’examiner les factures de l’entrepreneur après quoi le conseil municipal décide de payer à la fois les salaires impayés aux ouvriers et les factures de transport des matériaux par voie ferrée.

 

La Ville crée ensuite un comité spécial auquel elle confie la tâche d’étudier les conclusions du vérificateur municipal qui a déterminé que les coûts du complexe s’élevaient à 73 000 $, soit 10 000 $ de plus que la somme précisée dans le contrat. Ce chiffre exclue le salaire de l’entrepreneur. La situation s’envenime rapidement. Et le conseil municipal met fin au contrat catastrophique de onze mois de Tilman LeBlanc. De plus, la Ville prend ses dettes en charge et autorise l’ingénieur municipal à terminer le complexe. Le deuxième marché de la Ville ouvre finalement ses portes durant la semaine du 12 novembre 1916.

 

d’exploitation du second marché, les redevances sont d’environ 3 % - soit environ 5 sous par 10 livres d’oignons et de tomates ou par boisseau de navets et de betteraves. Grâce au marché, les ménages de Moncton peuvent acheter des fruits, des légumes, de la viande, de la volaille, du poisson, des fruits de mer, des produits laitiers, de la farine, de la moulée, des animaux, du foin, du grain, des peaux, du fil, de la laine et des articles de mercerie.

 

En 1979, grâce à l’intérêt de quelques agriculteurs locaux, la Ville relance le marché à l’arrière de l’ancien édifice des Services communautaires sur la rue Robinson. À part le marché, l’édifice abrite un club de boxe et un théâtre. Finalement, la Ville détruit ces bâtiments pour construire le marché actuel.

 

En 1995, la Ville termine la construction du marché actuel, le premier édifice étant le pavillon Con Simon auquel elle ajoute les baies et le Pavillon des festivals.